Le manque d’accès à l’eau potable aggrave-t-il les inégalités menstruelles et impacte-t-il la santé des femmes ?

Le manque d’accès à l’eau potable aggrave-t-il les inégalités menstruelles et impacte-t-il la santé des femmes ?

Auteure : AHMED AFFANDI Ramanantenasoa Cheriza,

01 Avril 2025

Source : https://tinyurl.com/4hzhz495

Introduction

Paru en 2022, le film d’animation « Alerte Rouge 1 » a été vivement salué par la critique pour son audace et globalement apprécié par le public pour son authenticité et sa représentativité. La raison : le film aborde les tabous autour de l’adolescence, comme par exemple celui des règles, sujet encore rarement traité dans les productions destinées au grand public. La réaction autour de cet effort d’inclusivité témoigne tristement du rapport encore méfiant, voire complètement sourd, des sociétés par rapport aux menstruations, et ce, même dans les pays dits développés. En France par exemple, on peut encore entendre en société des expressions telles que « t’as tes règles ou quoi ? », fameuses pour faire ressentir une discrimination aux personnes menstruées, preuve que le chemin est encore long pour lutter contre le tabou des règles.

Dans les pays en développement, la situation est parfois pire. Ne fut-ce que pour parler de la gestion des menstruations, la sensibilisation et la discussion sont insuffisantes, ne permettant pas d’assurer une expérience menstruelle digne et sécurisée pour tou.te.s. De plus, dans un contexte climatique aux effets dévastateurs sur la disponibilité en eau, cet élément vient s’ajouter aux facteurs de fragilité de la santé menstruelle, et plus largement reproductive et sexuelle.

Toutefois, le manque d’eau, conséquence du changement climatique, suscite le scepticisme chez certaines personnes quant à son rôle dans les inégalités menstruelles, certains y voyant un procédé pour féminiser la cause climatique. Or, les femmes ne sont pas les seules à souffrir du manque d’eau. Ainsi, discuter de son rôle dans la fragilisation de la santé menstruelle est perçu comme une manière de détourner l’attention des enjeux écologiques généraux.

De ce fait, et dans le but de faire la lumière sur ces spéculations, cet essai se propose de répondre à la question suivante : pourquoi le manque d’eau est-il un facteur aggravant des inégalités menstruelles ?

Pour ce faire, nous examinerons dans un premier temps l’importance cruciale de l’eau pour une gestion menstruelle digne. Nous discuterons ensuite des conséquences disproportionnées et ciblées du manque d’eau sur les personnes menstruées. Enfin, nous étudierons les initiatives existantes et les inégalités persistantes avant de conclure notre réflexion.

Développement

L’eau, un besoin fondamental pour une gestion menstruelle digne

« L’eau est le sang de la Terre, le support de toute une vie. »
L’importance de l’eau pour la vie sur Terre est évidente : qu’elle serve à l’hydratation, à la préservation de l’environnement, aux activités humaines ou au bon fonctionnement du corps, son absence peut rapidement devenir dangereuse. La consommation d’eau influence les fonctions neurologiques, rénales et gastro-intestinales ainsi que le poids, la composition corporelle et la santé en général. Un article publié par le Centre de Recherche et d’Information Nutritionnelles (CERIN) avance qu’une déshydratation supérieure à 2 % du poids corporel chez l’adulte a des effets délétères sur les performances cognitives, en particulier sur les tâches requérant de l’attention, et est également associée à une fatigue accrue. Ainsi, la consommation d’eau n’est pas qu’un simple besoin, mais une nécessité pour la bonne santé. Pour le corps féminin, qui subit ponctuellement des changements biologiques complexes, ce besoin est d’autant plus crucial pour réguler la température corporelle et maintenir une hygiène intime optimale.

Il convient donc de s’interroger sur les conséquences d’un manque d’eau sur la prise en charge de ces changements biologiques, comme ceux liés aux menstruations. L’hydratation, essentielle à la santé en général, l’est encore davantage en période menstruelle. En effet, elle aide à réguler la température corporelle, soutient le métabolisme et assure une bonne circulation sanguine. Ainsi, si, en tant que personne menstruée, vous ressentez des frissons ou des bouffées de chaleur dues aux fluctuations hormonales, la consommation d’eau pourra contribuer à réguler votre température interne et, par conséquent, à réduire l’inconfort, la fatigue et même les troubles du sommeil. Sans eau, vous risquez des carences (fer, magnésium…), des répercussions sur l’appétit, une aggravation des crampes menstruelles, des maux de tête, un risque accru d’anémie et de formation de caillots sanguins, pouvant rendre vos règles plus irrégulières ou abondantes. Le National Institute of Health (NIH) partage une étude parue en 2021 dans la revue BMC Women’s Health indiquant qu’une déshydratation modérée pendant les menstruations peut augmenter l’intensité des crampes abdominales. Ce résultat souligne l’extrême nécessité de maintenir une bonne hydratation durant cette période.

En outre, l’eau est également indispensable pour assurer une bonne hygiène menstruelle (lavage des mains, nettoyage des protections réutilisables, accès aux toilettes). Utilisée pour un nettoyage fréquent, elle permet d’éviter infections, irritations et mauvaises odeurs. ONU Femmes explique, dans un article explicatif publié en 2024, qu’à Madagascar, par exemple, les adolescentes et les femmes des zones urbaines sont plus susceptibles d’utiliser des serviettes hygiéniques que celles des zones rurales, qui se contentent souvent de chiffons. Or, en l’absence d’eau suffisante, ces chiffons ne sont pas correctement lavés et séchés, favorisant ainsi la prolifération de bactéries et de champignons, et augmentant le risque d’infections telles que la vaginose bactérienne ou les mycoses. Aujourd’hui, environ une personne sur quatre ne dispose toujours pas d’eau courante potable à domicile et deux sur cinq n’ont pas accès à des installations sanitaires sûres, ce qui signifie pour les filles et les femmes des difficultés à maintenir une hygiène menstruelle adéquate, avec des risques accrus de déséquilibres microbiens.

L’eau est donc un besoin fondamental pour une gestion menstruelle salubre et digne. En son absence, des conséquences bien plus dévastatrices que celles engendrées par la crise de l’eau se manifestent.

Une double peine genrée

« Deux poids, deux mesures. »
Dans le sud de Madagascar, la disponibilité en eau est critique, la région subissant les impacts majeurs du changement climatique. Les conséquences pour les populations sont multiples : insécurité alimentaire, maladies, mortalité, migrations forcées, etc. La crise de l’eau engendre une anxiété hydrique constante et bouleverse le quotidien des habitants.

Pour les personnes menstruées, c’est une double peine : elles sont les premières victimes, touchées de manière disproportionnée par le manque de solutions en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Le manque d’eau accroît les risques de complications médicales telles que les infections urinaires ou les déséquilibres hormonaux. La santé menstruelle ne se limite pas au bien-être physique ; elle englobe également les dimensions mentale et sociale. L’incapacité à accéder à l’eau pour se laver ou changer ses protections menstruelles peut engendrer un sentiment de honte. La directrice du département Environnement, Changement climatique et Santé de l’OMS, Dr Maria Neira, a déclaré que « les femmes et les filles ne sont pas seulement confrontées à des maladies infectieuses liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, telles que la diarrhée et les infections respiratoires aiguës, mais aussi à des risques supplémentaires parce qu’elles sont exposées au harcèlement, à la violence et aux accidents lorsqu’elles doivent sortir pour aller chercher de l’eau ou utiliser des sanitaires. »

Ce sentiment de ne pas être suffisamment propre, renforcé par la stigmatisation persistante des règles, peut pousser les personnes menstruées à rester cloîtrées pendant leur période, exacerbant leur isolement et leur stress émotionnel.

Entre solutions et inégalités persistantes

« Voyez-vous, dans la vie, il n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent. »
Près de la moitié de la population mondiale vit ses règles. Ce chiffre devrait constituer une motivation suffisante pour agir face aux effets de la crise de l’eau sur la santé menstruelle. Bien que plusieurs programmes aient été mis en place pour améliorer la gestion menstruelle, leur nombre et leur impact restent insuffisants face à l’ampleur du problème.

À l’échelle nationale, certaines initiatives ont émergé. Des actions de plaidoyer, de sensibilisation et d’éducation citoyenne sont menées par diverses ONG et institutions, qui militent pour que la gestion menstruelle soit reconnue comme un enjeu de santé publique et d’éducation. En 2024, par exemple, la Fondation AXIAN a lancé une initiative essentielle pour l’éducation des jeunes filles dans la capitale Antananarivo, en collaboration avec l’UNFPA, ASOS Madagascar et le réseau AfriYAN, en distribuant des kits menstruels dans cinq établissements scolaires primaires, dans le but d’améliorer l’hygiène menstruelle à Madagascar. Ce type de projet témoigne d’une prise de conscience progressive face à ces enjeux, ainsi que des efforts de plaidoyer de la société civile.

Cependant, ces tentatives se heurtent à des résistances culturelles fortes, limitant l’impact des initiatives éducatives. Le tabou des règles demeure un obstacle majeur aux progrès en matière de droits des femmes. Par ailleurs, l’accès aux infrastructures sanitaires sur l’ensemble du territoire reste inégal. Ainsi, les initiatives, bien que louables, ne répondent souvent qu’en surface aux problèmes, faute de ressources et d’un champ d’intervention suffisant. Par exemple, la distribution gratuite de kits menstruels, dont les effets ne sont que temporaires, ne garantit pas l’achat régulier de protections menstruelles, ce qui demeure un fardeau financier pour de nombreuses femmes et jeunes filles. Les solutions proposées ne sont donc pas toujours durables ni accessibles à toutes, et leur accueil par la population reste mitigé.

Pourtant, un espoir subsiste. Comme le rappelle l’adage, « dans la vie, il n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent. » Tant que tous les acteurs, y compris la jeunesse, prendront conscience de l’ampleur du problème et s’engageront à agir, des solutions efficaces et déterminantes pourront émerger. Qu’il s’agisse de réadapter des solutions existantes, de multiplier les efforts, d’intégrer cette thématique dans les politiques publiques ou de mener des actions continues, une évolution est envisageable si la problématique est placée au cœur des discussions.

Conclusion

La santé menstruelle sans accès à l’eau demeure presque une mission impossible. Dans les régions particulièrement touchées par cette crise, l’accès limité à l’eau compromet l’hygiène menstruelle et l’hydratation, exposant des milliers de personnes menstruées à des risques pour leur santé physique, mentale et sociale. Malgré les efforts déployés, les solutions actuelles restent insuffisantes pour résoudre ce problème. Le manque d’eau constitue ainsi un facteur aggravant des inégalités menstruelles et de genre, entravant l’exercice des droits des femmes sur plusieurs plans, que ce soit l’accès à l’éducation, à l’emploi ou la lutte contre les risques sanitaires. Face à cette injustice, la voix de ceux qui agissent peut sembler faible, mais, comme en témoigne l’exemple du village de Kirikou – où l’accès à l’eau est une denrée rare et où les femmes sont en première ligne face à ses conséquences – la détermination collective peut permettre de briser ce cercle vicieux. Car si Kirikou a pu faire face à ces défis, nous le pouvons aussi, à force d’engagement, d’efforts et d’actions concertées. Avec intelligence et innovation, et grâce à la mobilisation de tous les acteurs, il est possible de réinventer les solutions pour garantir à tous mais surtout à toutes l’accès à une gestion menstruelle digne et hygiénique.

La santé menstruelle ne doit plus être reléguée au second plan dans la crise de l’eau, puisqu’elle en est une conséquence directe. Elle doit être considérée comme une priorité de santé publique et de justice sociale, dans le cadre d’un combat solidaire intégrant la protection de l’environnement, des enfants, des femmes et de toutes les populations marginalisées, plus exposées aux conséquences de cette crise.

Notes de bas de page:

1 Film Pixar sorti en 2022

2 V. Schauberger

3Publié en 2021 ; https://www.cerin.org/breves-scientifiques/les-bienfaits-de-leau-sur-la-sante-humaine/

4 Publié en 2021 ; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33509179/

5 Publié le 24 Mai 2024 ; https://tinyurl.com/ypb7bwxm

6 Publié le 6 Juillet 2023 ; https://tinyurl.com/3kn35ecc

7 Expression signifiant que deux choses analogues sont jugées avec partialité, selon une justice à la géométrie variable.

8 De Antoine de Saint-Exupéry

9 Projet Vonona ; https://www.fondation-axian.org/projet-vonona-semaine-de-sensibilisation-a-lhygiene- menstruelle-dans-5-epp-dantananarivo/

LA FORÊT

Auteur : SENDRANAMBININA Nomenjanahary Marie Aubine.

La forêt est-elle nécessaire à la vie sur notre planète ? Peut-on vivre sans les forêts?

Aujourd’hui c’est la journée internationale de la forêt et la célébration se tiendra à la station forestière de Sisaony, Ambatofotsy, Atsimondrano, « forêts, source de vie et d’aliments. » Alors on va essayer de répondre à cette question à travers la réalité, les besoins quotidiens et aussi par des recherches effectuées par les experts scientifiques.

Qu’est-ce qu’on entend par « forêt »?

Quand on parle de forêt, on imagine déjà beaucoup d’arbre dans un endroit donné, n’est-ce pas?  Selon Tournefort, on appelle arbre, une plante d’une grandeur très considérable, qui n’a qu’un seul et principal tronc, divisé en maîtresses branches.

La FAO (Food and Agriculture Organisation of the United Nations) définit la forêt comme « des terres occupant une superficie de plus de 0,5 hectares avec des arbres atteignant une hauteur supérieur à 5 mètres et un couvert arboré de plus de 10 %, ou avec des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ. »

Et les peuples de la forêt ou ceux qui dépendent d’elle, comment la définissent- ils?

Selon la FAO, les peuples de la forêt sont 300 millions de personnes, et il y a en outre 1 600 millions de personnes dont la survie dépend des forêts. Selon ces personnes, la forêt est comme une « maison », « un abri ». Elle leur offre tout ce qui est important pour avoir une vie de qualité, comme la nourriture, les médicaments et l’eau. Et quand la FAO leur demande comment seraient leurs vie sans la forêt, il ressort manifestement de leurs réponses que: c’est la forêt elle-même qui donne un sens à leurs vies, ce qui garantit leur survie non seulement physique, mais aussi culturelle et spirituelle.

Et vous qui lisent cet article, comment définissez-vous la forêt ? Est-ce que vous avez du même avis que les personnes dont FAO ont enquêtés?

Les bienfaits de la forêt

  • Les arbres réduisent les risques d’inondation

En cas des fortes pluies, la ville d’Antananarivo est toute suite inondée. Les réseaux artificiels d’évacuation et d’assainissement des eaux sont bouchés par des déchets dans notre cas, et sont surchargés, engendrant la crue.

Les arbres réduisent le risque d’inondation, ce qui les permet d’infiltrer naturellement les eaux, les pluies dans la terre. Cette infiltration assure la recharge régulière des nappes phréatiques en eau. De plus, la  végétation intercepte l’évaporation des précipitations et limite le ruissellement des eaux de surface, créant un effet « tamponnage ». Le pic de crue est diminué et retardé.

  • L’arbre piège le CO2, libère de l’O2 et purifie l’eau.

Les végétaux sont capables de purifier l’air en absorbant une grande quantité de CO2. Grace à leur feuillage recouvert de pore, les arbres captent le CO2 et utilisent le carbone pour leur croissance tout en rejetant l’oxygène qui nous aide à respirer. On parle de « séquestration carbone ».

Un petit arbre de 8 à 15 cm de diamètre peut séquestrer 16 kg de CO2/an, et un grand arbre mature, 360 kg de CO2/an (developpement-durable.goouv)

  • Absorbe les polluants

Ils peuvent absorber une partie des polluants notamment les particules mais aussi les composés organiques volatiles, les oxydes d’azotes voir même les métaux lourds selon les types de végétaux.

  • Réduire également la consommation énergétique

Selon ADEME en 2012, un arbre mature peut évaporer jusqu’à 450 litres d’eau. Soit l’équivalent de 5 climatiseurs qui tourneraient pendant 20 heures.

  • Atténue aussi l’effet de chaleur.

Pour faire face au réchauffement climatique, les espaces verts régulent naturellement la température grâce au principe de l’évapotranspiration, qui humidifie et rafraîchit l’atmosphère. Ils relâchent de l’eau dans l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau, ce qui engendre un refroidissement de l’air ambiant.

Quelques mots de conclusion

En somme, la forêt abrite des nombreuses espèces animales et végétales. Elle offre de la nourriture, des médicaments et de l’eau. Ainsi, elle produit également de l’oxygène que l’on respire, fixe le carbone, réduire l’inondation. Elle absorbe aussi des polluants et attenue l’effet de chaleur, etc. Alors face à la question posée au début, on peut dire évidemment que si, la forêt est nécessaire à la vie sur notre planète; sans elle, la vie sur terre serait beaucoup plus compliqué. Enfin, je vous incite vraiment à planter au moins un arbre par an, c’est pour le bien de notre planète. « Forêts, source de vie et d’aliments. »

Bibliographie et webographie

-Joseph Pitton de Tournefort, Eléments de botanique, ou Méthode pour connaitre les plantes, Paris, Imprimerie royale, 1964

– http://www.fao.org/docrep/006/ad665e/ad665e06.htm

-http://www.fao.org/forestry/fra/fra2010/fr/

– Guide de recommandations pour lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbain, Région Ile-de France et ADEME, Octobre 2012

https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-lutte-effet-ilot-chaleur-urbain.pdf

 

L’inclusion scolaire des enfants présentant des déficiences intellectuelles

L’INCLUSION SCOLAIRE DES ENFANTS PRESENTANT DES DEFICIENCES INTELLECTUELLES

Auteure : RANDRIAMARO Micha Nirina, 09 février 2025

Education inclusive

Handicap International définit l’éducation inclusive comme un système éducatif qui prend en compte les besoins spéciaux de tous les enfants et adolescents en situation de vulnérabilité et d’handicap pour leur apprentissage. Elle vise à améliorer les conditions d’éducation pour tous et à éliminer la marginalisation de tous (Direction des curricula, 2019).

Situation de Madagascar par rapport à l’éducation inclusive

Le pourcentage de la population handicapée dans le monde est de 7,5% dont 1,5% ayant une déficience intellectuelle. Une convention relative aux droits des personnes handicapées a été adoptée le 13 décembre 2006 par l ‘assemblée Générale des Nations Unies (Nations unies,2008). L’article 24 y mentionne l’éducation inclusive ainsi que le rôle majeur de l’État qui doit veiller à ce que les établissements privés à l’instar des établissements publics ne fassent pas de discrimination envers les personnes handicapées (Byrnes, et al. 2007).

Le 25 septembre 2007, Madagascar a signé cette convention, marquant ainsi sa volonté et son engagement à y adhérer pleinement (Loi N°2014-031). Cette dernière portant sur les droits des personnes handicapées mentionne dans l’article 24 que les Etats Parties prenantes font en sorte que le système éducatif assure leur insertion scolaire à tous les niveaux et leur offrent, tout au long de la vie, des possibilités d’éducation.  Ils prennent des mesures appropriées pour faciliter leur apprentissage telles que le braille, la langue de signes, les moyens et formes de communication améliorée et alternative.

Les problèmes rencontrés pour la réalisation de l’éducation inclusive

A Madagascar, d’après la statistique du Ministère de l’éducation nationale-MEN en 2012, plus de 200 000 enfants handicapés sont exclus de l’école (CBM). En 2018 et 2019, selon le Ministère de l’éducation nationale de l’enseignement technique et professionnelle -MENETP, l’effectif des élèves handicapés a été estimé à plus de 1 600 000 dont respectivement 787 et 716 scolarisés (Ravelonarivo, 2019).

Un enfant présentant une déficience intellectuelle pourra avoir des difficultés à l’école en raison de l’attitude des maîtres à son égard, des programmes d’études et des matériels pédagogiques inappropriés, de la rigidité des règlements scolaires et ou de l’incapacité des parents de s’adapter à des élèves n’ayant pas les mêmes capacités d’apprendre (Byrnes et al, 2007). Parmi les types de déficience, la déficience intellectuelle est différenciée parmi les discriminées dans l’éducation inclusive (Com. pers. Razanajatovo, 2023). Beaucoup de personnes ne sont pas très motivées à faire progresser l’éducation inclusive, et en absence de cette dernière, ces enfants sont privés de nombreuses possibilités d’apprendre (Bautista, 2023).

Technologie et éducation inclusive

L’utilisation de la technologie telle que cours en ligne, plateforme d’apprentissage virtuel, application, logiciels, intelligence artificielle, braille permet aux élèves déficients de combler le vide et de créer des opportunités. Les problèmes d’accessibilité et de fournisseurs peuvent exacerber les inégalités existantes. Mais il faut identifier les besoins de chaque élève en tenir compte leur âge avant de fournir des ressources différentes. (McClain-Nhlapo, C et al. 2023).

Changement climatique et inclusion scolaire

Le changement climatique a un impact sur le processus d’apprentissage. L’inondation et élévation du niveau de la mer affectent les lieux de vie. Lorsque la température est très élevé le jour de l’examen, les élèves obtiennent des notes nettement plus faibles. Ainsi que l’augmentation générale des températures moyennes a également des répercussions préjudiciables sur l’apprentissage. (Venegas, M et al.  2024).

Conclusion

L’objectif de leur scolarisation est de leur permettre de vivre en collectivité, de développer les aspects relationnels comme le partage, le respect, et notamment l’échange. Il est important qu’ils réussissent leur scolarisation à leur rythme, mais peu importe les résultats. Le plus important est de les inclure dans les écoles ordinaires. Leur inclusion ne doit pas seulement se limiter à l’école mais aussi dans tous les autres domaines dans la société pour leur épanouissement intellectuel et social.

« La véritable injustice, ce n’est pas de naître avec un handicap incurable, c’est le fait que la société n’accepte pas ce handicap ».

Lydie LAURENT

Références bibliographiques et webographie

  • Assemblée nationale. Loi n°2014-031 Autorisant la ratification de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Madagascar.
  • Bautista, T. (2023). Les jeunes s’engagent pour l’éducation des enfants en situation de handicap. Récupéré du 25 avril 2023 du site de l’UNESCO : www.unesco.org
  • Byrnes, A. Conte, A. Gonnot, JP. Larsonn, L. Walker, S. et A. Zarraluqui. (2007). De l’exclusion à l’égalité : réalisation des droits des personnes handicapées. Guide à l’usage des parlementaires. N°14.
  • CBM. Education inclusive : expérience Madagascar.
  • Direction des curricula. (2019). L’éducation inclusive au profit des enfants en situation de handicap. Ministère de l’Education Nationale de la Formation Professionnelle de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Maroc.
  • McClain-Nhlapo, C. Kulbir, R. et Angelo,S. (2023). Combler le fossé : le rôle de la technologie inclusive pour les apprenants en situation de handicap. Récupéré du site : CPE Transformer l’éducation : https://www.globalpartenership.org/fr/blog/combler-fosse-role-technologie-inclusive-apprenants-situation-handicap   
  • Nations unies. (2008). Convention relative aux droits des personnes handicapées.
  • Ravelonarivo. E. (2019). Contribution à la participation des élèves dans le centre éducatif collège AKAMA. Mémoire de master professionnel. Ecole Normale Supérieure. Univeristé d’Antananarivo.
  • Venegas, M . Schwarz, L. Saabarwal, S. (2024). Impact du changement climatique sur l’éducation. Groupe de la Banque Mondiale

« Cet article est protégé par les droits d’auteur; toute reproduction ou utilisation, totale ou partielle, sans autorisation préalable de l’auteur est strictement interdite. »

Impacts du changement climatique sur la population de chauves-souris de Madagascar

Impacts du changement climatique sur la population de chauves-souris de Madagascar

Auteur: Lomeris Todilahy

Madagascar est classé parmi les principaux centres de biodiversité de la planète. La Grande île est l’un des points chauds ou « hotspot » de la biodiversité mondiale basée sur la richesse floristique et faunistique, avec un niveau d’endémisme très élevé. D’abord pour les plantes, environ 11262 espèces de plantes vasculaires ont été inventoriées avec un taux d’endémisme de 82% (Callmander et al., 2011 ; Lowry et al., 2018). Ensuite pour le cas des vertébrés, les taux d’endémismes ont été estimés environs de 41% chez les oiseaux (Safford et Hawkins, 2013), de 92% chez les reptiles (Vences et al., 2009) et de 99% chez les amphibiens (Vences et Raselimanana, 2018).

Par définition, les « hotspot » sont menacés par la perte d’habitat (Küper et al., 2004). Malheureusement, les forêts naturelles subissent une dégradation incessante causée par les feux de brousse, les défrichements liés aux cultures sur brûlis (tavy), la production de charbon de bois et l’exploitation illégale de bois à des fins différentes. Comme toute la flore et la faune à Madagascar, les chauves-souris sont perturbées par la destruction de leur habitat naturel (Russo et Ancillotto, 2015). Les chauves-souris sont des mammifères volants, à sang chaud et actives pendant la nuit. La plupart utilisent un système d’écholocation lors de son déplacement à la recherche de nourriture (Taylor, 2000 ; Altringham, 2001). Le régime alimentaire de chauves-souris est majoritairement composé d’insectes, de fruits et de nectars. D’une part, les chauves-souris frugivores et nectarivores de la famille des Pteropodidae participent à la dissémination des graines (Bollen et van Elsacker, 2002) et aussi à la pollinisation des fleurs (Raheriarisena, 2005 ; Andriafidison et al., 2006). Elles jouent un rôle important dans la régénération forestière. D’autre part, certaines de plusieurs familles différentes sont insectivores et se nourrissent des arthropodes. De plus, elles assurent la lutte contre les insectes nuisibles à l’agriculture (Kunz et al., 2011 ; Boyles et al., 2013 ; Puig-Montserrat et al., 2015) et les insectes responsables de la transmission de certaines maladies chez les êtres humains (Reiskind et Wund, 2009), par exemple le paludisme. Elles jouent un rôle très important au sein de la chaîne trophique comme le potentiel régulateur de certaines populations d’insectes nuisibles à l’agriculture (Kemp et al., 2019).

Beaucoup d’espèces de chauves-souris utilisent comme gîte diurne les creux des arbres, les grottes et les façades des falaises dans le milieu naturel. Les défrichements liés aux cultures sur brûlis (tavy) et la conversion de paysages naturels en zones d’agriculture provoquent le changement d’habitat (López-Baucells et al., 2017). L’expansion agricole affecte certaines espèces de chauves-souris, mais un nombre limité de groupe d’espèces s’adapte et tire profit des nouvelles ressources de ce changement en chassant les insectes nuisibles aux cultures (Kemp et al., 2019). Un certain nombre d’espèces, trouve refuge dans des constructions humaines comme gîte diurne telles que les plafonds des bâtiments, des écoles ou des bureaux et sous les ponts (Jung et Threlfall, 2015 ; Russo et Ancillotto, 2015).

Figure 1 : Bâtiment Ivoloina Training Conservation Center, Toamasina ( Lomeris Todilahy, 2020)

Le changement climatique constitue une menace sur les chauves-souris à Madagascar en perturbant leur habitat et la disponibilité de leur ressource. Les chauves-souris jouent un rôle crucial majeur pour le maintien en équilibre de l’écosystème. Leur présence contribue à la régulation des chaînes alimentaires. Elles participent aussi à la dispersion des graines elle contrôle de population d’insectes nuisibles.

Figure 2 : Sous colonies de chauves-souris entre le toit et le plafond  du bâtiment, (Lomeris Todilahy, 2020)

Bibliographies

Altringham, J. D. 2001. Bats-biology and behaviour. Oxford University Press, Oxford.

Andriafidison, D., Andrianaivoarivelo, R. A., Ramilijaona, O. R., Razanahoera, M. R., MacKinnon, J., Jenkins, R. K. B. & Racey, P. A. 2006. Nectarivory by endemic Malagasy fruit bats in the dry season. Biotropica, 38: 85-90.

Bollen, A. & van Elsacker, E. 2002. Feeding ecology of Pteropus rufus (Pteropodidae) in the littoral forest of Sainte Luce, SE Madagascar. Acta Chiropterologica, 4: 33-47.

Boyles, J. G., Sole, C. L., Cryan, P. M. & McCracken, G. F. 2013. On estimating the economic value of insectivorous bats: Prospects and priorities for biologists. In: Bat 42 evolution, ecology, and conservation, eds. R. A. Adams & S. C. Pedersen, pp. 501- 515. Springer, New York.

Callmander, M. W., Phillipson, P. B., Schatz, G. E., Andriambololonera, S., Rabarimanarivo, M., Rakotonirina, N., Raharimanampinoana, J., Chatelain, C., Gautier, L. & Lowry II, P. P. 2011. The endemic and non-endemic vascular flora of Madagascar updated. Plant Ecology and Evolution, 144: 121-125.

Jung, K. & Threlfall, C. G. 2015. Urbanisation and its effects on bats-a global metaanalysis. In: Bats in the Anthropocene: Conservation of bats in a changing world, eds. C. C. Voight & T. Kingston, pp. 13-33. Springer, London.

Kemp, J., López-Baucells, A., Rocha, R., Wangensteen, O. S., Andriatafika, Z., Nair, A. & Cabeza, M. 2019. Bats as potential suppressors of multiple agricultural pests: A case study from Madagascar. Agriculture, Ecosystems and Environment, 269: 88- 96.

Kunz, T. H., de Torrez, E. B., Bauer, D., Lobova, T. & Fleming, T. H. 2011. Ecosystem services provided by bats. Annals of the New York Academy of Sciences, 223(1): 1-38.

Küper, W., Sommer, J. H., Lovett, J. C., Mutke, J., Linder, H. P., Beentje, H. J., Rompaey, R. S. A. R. V., Chatelain, C., Sosef, M. & Barthlott, W. 2004. Africa’s 44 hotspots of biodiversity redefined. Annals of the Missouri Botanical Garden, 91: 525-535.

López-Baucells, A., Rocha, R., Andriatafika, Z., Tojosoa, T., Kemp, J. & Forbes, K. M. & Cabeza, M. 2017. Roost selection by synanthropic bats in rural Madagascar: What makes non-traditional structures so tempting? Hystrix, 28(1): 28-35.

Lowry II, P. P., Phillipson, P. B., Andriamahefarivo, L., Schatz, G. E., Rajaonary, F. & Andriambololonera, S. 2018. Flore. In : Les aires protégées terrestres de Madagascar : Leur histoire, description et biote, eds. S. M. Goodman, M. J. Raherilalao & S. Wohlhauser, pp. 243-255. Association Vahatra, Antananarivo.

Puig-Montserrat, X., Torre, I., López-Baucells, A., Guerrieri, E., Monti, M. M., Rafols-Garcia, R., Ferrer, X., Gisbert, D. & Flaquer, C. 2015. Pest control service 45 provided by bats in Mediterranean rice paddies: Linking agroecosystems structure to ecological functions. Mammalian Biology, 80(3): 237-245.

Raheriarisena, M. 2005. Régime alimentaire de Pteropus rufus (Chiroptera : Pteropodidae) dans la région sub-aride du sud de Madagascar. Revue d’Ecologie (Terre et Vie), 60: 255-264.

Reiskind, M. H. & Wund, M. A. 2009. Experimental assessment of the impacts of Northern Long-Eared Bats on ovipositing Culex (Diptera: Culicidae) mosquitoes. Journal of Medical Entomology, 46(5): 1037-1044.

Russo, D. & Ancillotto, L. 2015. Sensitivity of bats to urbanization: A review. Mammalian Biology, 80(3): 205-212.

Safford, R. & Hawkins, F. 2013. The birds of Africa. The Malagasy Region, Volume VIII. Christopher Helm, London.

Taylor, P. J. 2000. The bats of southern Africa. University of Natal Press, Pietermaritzburg.

Vences, M. & Raselimanana, A. P. 2018. Systématiques des amphibiens malgaches (Amphibia : Anura). In : Les aires protégées terrestres de Madagascar : Leur histoire, description et biote, eds. S. M. Goodman, M. J. Raherilalao & S. Wohlhauser, pp. 243-255. Association Vahatra, Antananarivo. 49 Vences, M., Wollenberg, K. C., Vieites, D. R. & Lees, D. C. 2009. Madagascar as a model region of species diversification. Trends in Ecology and Evolution, 24: 456- 465.

« Cet article est protégé par les droits d’auteur; toute reproduction ou utilisation, totale ou partielle, sans autorisation préalable de l’auteur est strictement interdite. »

Changements climatiques : Quels impacts sur les lémuriens de Madagascar ?

Changements climatiques : Quels impacts sur les lémuriens de Madagascar ?

Tojonirina Patrick Rafalimanana

Cheirogaleus shethi, Patrick Rafalimanana

Les lémuriens, endémiques à Madagascar, sont particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique en raison de leur dépendance vis-à-vis des forêts tropicales et de leurs régimes alimentaires spécialisés. Avec 112 espèces connues, elles sont déjà menacées par la perte d’habitat provoquée par la déforestation pour l’agriculture, l’exploitation forestière et le charbonnage (Mittermeier et al., 2023). Le changement climatique exacerbe ces pressions par des modifications des écosystèmes, des perturbations de la végétation et des régimes de pluies, influençant directement et indirectement les populations de lémuriens.

1. Changement des régimes de précipitation et de températures

Les modèles climatiques prévoient que les températures de Madagascar augmenteront, avec des périodes de sécheresse plus fréquentes et une variabilité accrue des précipitations (Randriamarolaza et al., 2021). Les espèces de lémuriens, qui vivent aux dépens des forêts, sont menacées par cette fluctuation des précipitations, qui impacte directement la disponibilité en nourriture. Les périodes de sécheresse peuvent réduire la croissance de fruits et de feuilles, entraînant une pénurie de nourriture qui affecte la nutrition et la survie des lémuriens (Dunham et al., 2018).

Par ailleurs, la température plus élevée pourrait perturber les cycles reproductifs et altérer la physiologie des lémuriens. Par exemple, certaines espèces de lémuriens hibernent ou entrent en torpeur pour économiser l’énergie pendant les périodes de faible disponibilité alimentaire, comme le font les cheirogales (Cheirogaleus spp.) (Mittermeier et al., 2023). Cependant, une augmentation des températures pourrait perturber ce comportement adaptatif, réduisant ainsi leurs chances de survie.

2. Perte d’habitat et fragmentation

Le changement climatique intensifie les effets de la déforestation, augmentant notamment le dégât causé par les fortes pluies ou des cyclones, ou de même le risque de feux de forêt qui détruisent les habitats naturels des lémuriens. Les espèces sensibles à des écosystèmes spécifiques, comme le Vari (Varecia spp.) sont ainsi exposées à des pertes d’habitat critiques. La fragmentation des forêts crée également des îlots d’habitats isolés, limitant les mouvements des populations de lémuriens et rendant difficile la recherche de nourriture et de partenaires pour la reproduction (Morelli et al., 2020). L’isolement des populations peut mener à un appauvrissement génétique, diminuant la résilience des espèces face aux nouvelles maladies ou aux stress environnementaux.

Glissement de terrain dans le Parc National d’Andohahela après le passage du Cyclone Batsirai, Patrick Rafalimanana

3. Écologie alimentaire

Les lémuriens sont des consommateurs spécialisés de fruits, de feuilles, et parfois de nectar ou de gomme ce qui les rend sensibles aux changements dans la composition des forêts causés par le changement climatique. Avec la disparition de certaines plantes ou formations végétales à un endroit spécifique, certaines espèces de lémuriens pourraient perdre une partie importante de leur régime alimentaire. Par exemple, les lémuriens bambous (Hapalemur spp. et Prolemur simus) dépend étroitement du bambou, qui peut être affecté par le stress hydrique et les changements de température (Mittermeier et al., 2023).

4. Impact sur la survie des espèces sensibles au climat :

Les lémuriens de petite taille, comme le microcèbe gris, sont particulièrement vulnérables aux variations climatiques, notamment aux changements de précipitations et aux hausses de température saisonnières. Ces variations altèrent leur cycle de vie et augmentent leur risque d’extinction en raison de la réduction de leurs ressources et de leur capacité à se reproduire. Ces effets sont observés dans la population du microcèbe, où une baisse des précipitations et des périodes de chaleur prolongées augmente le stress physiologique et perturbent la dynamique de reproduction, ce qui menace la stabilité de l’espèce (Ozgul et al. 2023).

Microcebus tavaratra, Patrick Rafalimanana)

5. Augmentation des infections parasitaires :

Le réchauffement climatique et les modifications de l’humidité favorisent l’expansion des parasites. Une étude a révélé que les parasites les plus dangereux pour les lémuriens pourraient s’étendre dans de nouvelles régions de Madagascar, exposant ainsi les lémuriens à des maladies pour lesquelles ils ne sont pas immunisés. Cette propagation pourrait entraîner des déclins de population en affectant directement leur santé, en diminuant leur survie et en compliquant les efforts de réintroduction et de protection (Barrett et al., 2013).

Conclusion

En conclusion, le changement climatique exacerbe les pressions sur les lémuriens de plusieurs façons, notamment en augmentant les maladies parasitaires, en réduisant leur habitat et en intensifiant les phénomènes météorologiques extrêmes. Ces défis soulignent l’importance cruciale de renforcer les efforts de conservation pour protéger les lémuriens et les écosystèmes de Madagascar, en intégrant des stratégies pour atténuer les effets du changement climatique et préserver les zones forestières restantes.

Il est essentiel de prioriser la protection et la restauration des forêts, de créer des corridors écologiques, et de promouvoir une gestion durable des écosystèmes. La réduction des émissions locales de carbone, la surveillance des espèces, et la prévention des maladies émergentes sont aussi cruciales. En impliquant les communautés locales dans des initiatives comme l’écotourisme, ces efforts de conservation peuvent être renforcés pour mieux protéger les lémuriens et leurs habitats naturels.

Références citées

Barrett, M. A., Brown, J. L., Junge, R., Yoder, A. 2013. Climate Change, Predictive Modeling and Lemur Health: Assessing Impacts of Changing Climate on Health and Conservation in Madagascar. Biological Conservation, 157: 409-422. 10.1016/j.biocon.2012.09.003.

Dunham, A., Razafindratsima, O., Rakotonirina, P. & Wright, P. 2018. Fruiting phenology is linked to rainfall variability in a tropical rain forest.Biotropica, 50. 10.1111/btp.12564.

Morelli, T. L., Smith, A. B., Mancini, A., Balko, E. A., Borgerson, C. et al. 2020. The fate of Madagascar’s rainforest habitat. Nature Climate Change, 10: 1-8. 10.1038/s41558-019-0647-x.

Mittermeier, R. A., Reuter, K. E., Rylands, A. B., Louis Jr., E. E., Ratsimbazafy, J., et al.  2023. Lemurs of Madagascar : fifth edition. Lynx Edicions, Barcelona.

Ozgul, A., Fichtel, C., Paniw, M. & Kappeler, P. 2023. Destabilizing effect of climate change on the persistence of a short-lived primate. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 120. e2214244120. 10.1073/pnas.2214244120.

Randriamarolaza, L., Aguilar, E., Skrynyk, VicenteSerrano, S., & DomínguezCastro, F. 2021. Indices for daily temperature and precipitation in Madagascar, based on quality‐controlled and homogenized data, 1950-2018. International Journal of Climatology, 42 : 265-288.

« Cet article est protégé par les droits d’auteur; toute reproduction ou utilisation, totale ou partielle, sans autorisation préalable de l’auteur est strictement interdite. »