L’inclusion scolaire des enfants présentant des déficiences intellectuelles

L’INCLUSION SCOLAIRE DES ENFANTS PRESENTANT DES DEFICIENCES INTELLECTUELLES

Auteure : RANDRIAMARO Micha Nirina, 09 février 2025

Education inclusive

Handicap International définit l’éducation inclusive comme un système éducatif qui prend en compte les besoins spéciaux de tous les enfants et adolescents en situation de vulnérabilité et d’handicap pour leur apprentissage. Elle vise à améliorer les conditions d’éducation pour tous et à éliminer la marginalisation de tous (Direction des curricula, 2019).

Situation de Madagascar par rapport à l’éducation inclusive

Le pourcentage de la population handicapée dans le monde est de 7,5% dont 1,5% ayant une déficience intellectuelle. Une convention relative aux droits des personnes handicapées a été adoptée le 13 décembre 2006 par l ‘assemblée Générale des Nations Unies (Nations unies,2008). L’article 24 y mentionne l’éducation inclusive ainsi que le rôle majeur de l’État qui doit veiller à ce que les établissements privés à l’instar des établissements publics ne fassent pas de discrimination envers les personnes handicapées (Byrnes, et al. 2007).

Le 25 septembre 2007, Madagascar a signé cette convention, marquant ainsi sa volonté et son engagement à y adhérer pleinement (Loi N°2014-031). Cette dernière portant sur les droits des personnes handicapées mentionne dans l’article 24 que les Etats Parties prenantes font en sorte que le système éducatif assure leur insertion scolaire à tous les niveaux et leur offrent, tout au long de la vie, des possibilités d’éducation.  Ils prennent des mesures appropriées pour faciliter leur apprentissage telles que le braille, la langue de signes, les moyens et formes de communication améliorée et alternative.

Les problèmes rencontrés pour la réalisation de l’éducation inclusive

A Madagascar, d’après la statistique du Ministère de l’éducation nationale-MEN en 2012, plus de 200 000 enfants handicapés sont exclus de l’école (CBM). En 2018 et 2019, selon le Ministère de l’éducation nationale de l’enseignement technique et professionnelle -MENETP, l’effectif des élèves handicapés a été estimé à plus de 1 600 000 dont respectivement 787 et 716 scolarisés (Ravelonarivo, 2019).

Un enfant présentant une déficience intellectuelle pourra avoir des difficultés à l’école en raison de l’attitude des maîtres à son égard, des programmes d’études et des matériels pédagogiques inappropriés, de la rigidité des règlements scolaires et ou de l’incapacité des parents de s’adapter à des élèves n’ayant pas les mêmes capacités d’apprendre (Byrnes et al, 2007). Parmi les types de déficience, la déficience intellectuelle est différenciée parmi les discriminées dans l’éducation inclusive (Com. pers. Razanajatovo, 2023). Beaucoup de personnes ne sont pas très motivées à faire progresser l’éducation inclusive, et en absence de cette dernière, ces enfants sont privés de nombreuses possibilités d’apprendre (Bautista, 2023).

Technologie et éducation inclusive

L’utilisation de la technologie telle que cours en ligne, plateforme d’apprentissage virtuel, application, logiciels, intelligence artificielle, braille permet aux élèves déficients de combler le vide et de créer des opportunités. Les problèmes d’accessibilité et de fournisseurs peuvent exacerber les inégalités existantes. Mais il faut identifier les besoins de chaque élève en tenir compte leur âge avant de fournir des ressources différentes. (McClain-Nhlapo, C et al. 2023).

Changement climatique et inclusion scolaire

Le changement climatique a un impact sur le processus d’apprentissage. L’inondation et élévation du niveau de la mer affectent les lieux de vie. Lorsque la température est très élevé le jour de l’examen, les élèves obtiennent des notes nettement plus faibles. Ainsi que l’augmentation générale des températures moyennes a également des répercussions préjudiciables sur l’apprentissage. (Venegas, M et al.  2024).

Conclusion

L’objectif de leur scolarisation est de leur permettre de vivre en collectivité, de développer les aspects relationnels comme le partage, le respect, et notamment l’échange. Il est important qu’ils réussissent leur scolarisation à leur rythme, mais peu importe les résultats. Le plus important est de les inclure dans les écoles ordinaires. Leur inclusion ne doit pas seulement se limiter à l’école mais aussi dans tous les autres domaines dans la société pour leur épanouissement intellectuel et social.

« La véritable injustice, ce n’est pas de naître avec un handicap incurable, c’est le fait que la société n’accepte pas ce handicap ».

Lydie LAURENT

Références bibliographiques et webographie

  • Assemblée nationale. Loi n°2014-031 Autorisant la ratification de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Madagascar.
  • Bautista, T. (2023). Les jeunes s’engagent pour l’éducation des enfants en situation de handicap. Récupéré du 25 avril 2023 du site de l’UNESCO : www.unesco.org
  • Byrnes, A. Conte, A. Gonnot, JP. Larsonn, L. Walker, S. et A. Zarraluqui. (2007). De l’exclusion à l’égalité : réalisation des droits des personnes handicapées. Guide à l’usage des parlementaires. N°14.
  • CBM. Education inclusive : expérience Madagascar.
  • Direction des curricula. (2019). L’éducation inclusive au profit des enfants en situation de handicap. Ministère de l’Education Nationale de la Formation Professionnelle de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Maroc.
  • McClain-Nhlapo, C. Kulbir, R. et Angelo,S. (2023). Combler le fossé : le rôle de la technologie inclusive pour les apprenants en situation de handicap. Récupéré du site : CPE Transformer l’éducation : https://www.globalpartenership.org/fr/blog/combler-fosse-role-technologie-inclusive-apprenants-situation-handicap   
  • Nations unies. (2008). Convention relative aux droits des personnes handicapées.
  • Ravelonarivo. E. (2019). Contribution à la participation des élèves dans le centre éducatif collège AKAMA. Mémoire de master professionnel. Ecole Normale Supérieure. Univeristé d’Antananarivo.
  • Venegas, M . Schwarz, L. Saabarwal, S. (2024). Impact du changement climatique sur l’éducation. Groupe de la Banque Mondiale

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Impacts du changement climatique sur la population de chauves-souris de Madagascar

Impacts du changement climatique sur la population de chauves-souris de Madagascar

Auteur: Lomeris Todilahy

Madagascar est classé parmi les principaux centres de biodiversité de la planète. La Grande île est l’un des points chauds ou « hotspot » de la biodiversité mondiale basée sur la richesse floristique et faunistique, avec un niveau d’endémisme très élevé. D’abord pour les plantes, environ 11262 espèces de plantes vasculaires ont été inventoriées avec un taux d’endémisme de 82% (Callmander et al., 2011 ; Lowry et al., 2018). Ensuite pour le cas des vertébrés, les taux d’endémismes ont été estimés environs de 41% chez les oiseaux (Safford et Hawkins, 2013), de 92% chez les reptiles (Vences et al., 2009) et de 99% chez les amphibiens (Vences et Raselimanana, 2018).

Par définition, les « hotspot » sont menacés par la perte d’habitat (Küper et al., 2004). Malheureusement, les forêts naturelles subissent une dégradation incessante causée par les feux de brousse, les défrichements liés aux cultures sur brûlis (tavy), la production de charbon de bois et l’exploitation illégale de bois à des fins différentes. Comme toute la flore et la faune à Madagascar, les chauves-souris sont perturbées par la destruction de leur habitat naturel (Russo et Ancillotto, 2015). Les chauves-souris sont des mammifères volants, à sang chaud et actives pendant la nuit. La plupart utilisent un système d’écholocation lors de son déplacement à la recherche de nourriture (Taylor, 2000 ; Altringham, 2001). Le régime alimentaire de chauves-souris est majoritairement composé d’insectes, de fruits et de nectars. D’une part, les chauves-souris frugivores et nectarivores de la famille des Pteropodidae participent à la dissémination des graines (Bollen et van Elsacker, 2002) et aussi à la pollinisation des fleurs (Raheriarisena, 2005 ; Andriafidison et al., 2006). Elles jouent un rôle important dans la régénération forestière. D’autre part, certaines de plusieurs familles différentes sont insectivores et se nourrissent des arthropodes. De plus, elles assurent la lutte contre les insectes nuisibles à l’agriculture (Kunz et al., 2011 ; Boyles et al., 2013 ; Puig-Montserrat et al., 2015) et les insectes responsables de la transmission de certaines maladies chez les êtres humains (Reiskind et Wund, 2009), par exemple le paludisme. Elles jouent un rôle très important au sein de la chaîne trophique comme le potentiel régulateur de certaines populations d’insectes nuisibles à l’agriculture (Kemp et al., 2019).

Beaucoup d’espèces de chauves-souris utilisent comme gîte diurne les creux des arbres, les grottes et les façades des falaises dans le milieu naturel. Les défrichements liés aux cultures sur brûlis (tavy) et la conversion de paysages naturels en zones d’agriculture provoquent le changement d’habitat (López-Baucells et al., 2017). L’expansion agricole affecte certaines espèces de chauves-souris, mais un nombre limité de groupe d’espèces s’adapte et tire profit des nouvelles ressources de ce changement en chassant les insectes nuisibles aux cultures (Kemp et al., 2019). Un certain nombre d’espèces, trouve refuge dans des constructions humaines comme gîte diurne telles que les plafonds des bâtiments, des écoles ou des bureaux et sous les ponts (Jung et Threlfall, 2015 ; Russo et Ancillotto, 2015).

Figure 1 : Bâtiment Ivoloina Training Conservation Center, Toamasina ( Lomeris Todilahy, 2020)

Le changement climatique constitue une menace sur les chauves-souris à Madagascar en perturbant leur habitat et la disponibilité de leur ressource. Les chauves-souris jouent un rôle crucial majeur pour le maintien en équilibre de l’écosystème. Leur présence contribue à la régulation des chaînes alimentaires. Elles participent aussi à la dispersion des graines elle contrôle de population d’insectes nuisibles.

Figure 2 : Sous colonies de chauves-souris entre le toit et le plafond  du bâtiment, (Lomeris Todilahy, 2020)

Bibliographies

Altringham, J. D. 2001. Bats-biology and behaviour. Oxford University Press, Oxford.

Andriafidison, D., Andrianaivoarivelo, R. A., Ramilijaona, O. R., Razanahoera, M. R., MacKinnon, J., Jenkins, R. K. B. & Racey, P. A. 2006. Nectarivory by endemic Malagasy fruit bats in the dry season. Biotropica, 38: 85-90.

Bollen, A. & van Elsacker, E. 2002. Feeding ecology of Pteropus rufus (Pteropodidae) in the littoral forest of Sainte Luce, SE Madagascar. Acta Chiropterologica, 4: 33-47.

Boyles, J. G., Sole, C. L., Cryan, P. M. & McCracken, G. F. 2013. On estimating the economic value of insectivorous bats: Prospects and priorities for biologists. In: Bat 42 evolution, ecology, and conservation, eds. R. A. Adams & S. C. Pedersen, pp. 501- 515. Springer, New York.

Callmander, M. W., Phillipson, P. B., Schatz, G. E., Andriambololonera, S., Rabarimanarivo, M., Rakotonirina, N., Raharimanampinoana, J., Chatelain, C., Gautier, L. & Lowry II, P. P. 2011. The endemic and non-endemic vascular flora of Madagascar updated. Plant Ecology and Evolution, 144: 121-125.

Jung, K. & Threlfall, C. G. 2015. Urbanisation and its effects on bats-a global metaanalysis. In: Bats in the Anthropocene: Conservation of bats in a changing world, eds. C. C. Voight & T. Kingston, pp. 13-33. Springer, London.

Kemp, J., López-Baucells, A., Rocha, R., Wangensteen, O. S., Andriatafika, Z., Nair, A. & Cabeza, M. 2019. Bats as potential suppressors of multiple agricultural pests: A case study from Madagascar. Agriculture, Ecosystems and Environment, 269: 88- 96.

Kunz, T. H., de Torrez, E. B., Bauer, D., Lobova, T. & Fleming, T. H. 2011. Ecosystem services provided by bats. Annals of the New York Academy of Sciences, 223(1): 1-38.

Küper, W., Sommer, J. H., Lovett, J. C., Mutke, J., Linder, H. P., Beentje, H. J., Rompaey, R. S. A. R. V., Chatelain, C., Sosef, M. & Barthlott, W. 2004. Africa’s 44 hotspots of biodiversity redefined. Annals of the Missouri Botanical Garden, 91: 525-535.

López-Baucells, A., Rocha, R., Andriatafika, Z., Tojosoa, T., Kemp, J. & Forbes, K. M. & Cabeza, M. 2017. Roost selection by synanthropic bats in rural Madagascar: What makes non-traditional structures so tempting? Hystrix, 28(1): 28-35.

Lowry II, P. P., Phillipson, P. B., Andriamahefarivo, L., Schatz, G. E., Rajaonary, F. & Andriambololonera, S. 2018. Flore. In : Les aires protégées terrestres de Madagascar : Leur histoire, description et biote, eds. S. M. Goodman, M. J. Raherilalao & S. Wohlhauser, pp. 243-255. Association Vahatra, Antananarivo.

Puig-Montserrat, X., Torre, I., López-Baucells, A., Guerrieri, E., Monti, M. M., Rafols-Garcia, R., Ferrer, X., Gisbert, D. & Flaquer, C. 2015. Pest control service 45 provided by bats in Mediterranean rice paddies: Linking agroecosystems structure to ecological functions. Mammalian Biology, 80(3): 237-245.

Raheriarisena, M. 2005. Régime alimentaire de Pteropus rufus (Chiroptera : Pteropodidae) dans la région sub-aride du sud de Madagascar. Revue d’Ecologie (Terre et Vie), 60: 255-264.

Reiskind, M. H. & Wund, M. A. 2009. Experimental assessment of the impacts of Northern Long-Eared Bats on ovipositing Culex (Diptera: Culicidae) mosquitoes. Journal of Medical Entomology, 46(5): 1037-1044.

Russo, D. & Ancillotto, L. 2015. Sensitivity of bats to urbanization: A review. Mammalian Biology, 80(3): 205-212.

Safford, R. & Hawkins, F. 2013. The birds of Africa. The Malagasy Region, Volume VIII. Christopher Helm, London.

Taylor, P. J. 2000. The bats of southern Africa. University of Natal Press, Pietermaritzburg.

Vences, M. & Raselimanana, A. P. 2018. Systématiques des amphibiens malgaches (Amphibia : Anura). In : Les aires protégées terrestres de Madagascar : Leur histoire, description et biote, eds. S. M. Goodman, M. J. Raherilalao & S. Wohlhauser, pp. 243-255. Association Vahatra, Antananarivo. 49 Vences, M., Wollenberg, K. C., Vieites, D. R. & Lees, D. C. 2009. Madagascar as a model region of species diversification. Trends in Ecology and Evolution, 24: 456- 465.

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